Vivre
Ce catalogue a été publié à l’occasion de l’exposition Vivre qui à d'abord eu lieu à la Pinacoteca do Estado à Sao Paulo du 16 juin au 1er août 1999, puis au Museu de Arte Moderna à Rio de Janeiro de septembre à octobre 1999.
Des nouvelles de l’Apocalypse
Je me souviens de ce premier grand choix du travail de François-Marie Banier – jusqu’alors romancier – présenté au Centre Georges Pompidou en 1991 : c’était la révélation d’un photographe qui, depuis l’enfance, cherchait à s’approprier tout ce qui était à la portée de son regard, tout ce qui le fascinait, au moyen de cet appareil qui matérialise un rêve immémorial de l’homme : fixer l’image et l’instant.
Dans un essai célèbre, Walter benjamin cite un mot qui courait les rues au tout début des années trente : « L’analphabète de l’avenir n’est pas celui qui ne sait pas lire, mais celui qui ne sait pas photographier. » Et Benjamin de se demander s’il l’est moins, le photographe qui ne sait pas lire ses propres images...
Dans la prolifération pathologique de clichés que la planète subit, la photographie a du mal encore à être identifiée comme un art ; et davantage lorsqu’on pratique, comme Banier, l’esthétique ardue de l’instantané – mot qui ne devrait pas évoquer la facilité, mais un savoir que l’on ne saurait apprendre ; qui exige une grande expérience de la vie, et un sens inné de la composition ; des réflexes pour piéger une réalité furtive, de l’intuition pour saisir ce geste, cette démarche qui seront le symbole même d’une époque ; et le détail qui suffit à révéler la nature des êtres, célèbres ou anonymes.
Extrait du texte Des nouvelles de l'Apocalypse par Hector Bianciotti
Pinacoteca do Estado, Sao Paulo et Museu de Arte Moderna, Rio de Janeiro
1999 180 pages
Illustrations n&b et couleurs
33 cm
Portugais, français